Brest
Le Tramway de Brest
La ville de Brest se développe sous Richelieu comme grand port militaire et comme arsenal.
Elle est construite au-dessus des rives de la Penfeld, véritable fjord, et occupe deux plateaux dominant la rade.
Le centre historique a entièrement disparu lors de la Seconde Guerre mondiale.
La reconstruction de la ville, dirigée par Mathon, a complètement retracé et renivelé le quartier central, autour de la rue de Siam. Le renouvellement du bâti a fait de Brest dans les années 1950 et 1960 une cité moderne. Les édiles ont vite cherché à en enrichir l’âme par une politique d’art urbain, pendant que l’agglomération trouvait dans son université, les hautes technologies et la recherche maritime un nouveau souffle économique, après le très fort ralentissement de l’arsenal et de la marine.
Le projet s’inscrit dans une topographie complexe, avec des pentes allant jusqu’à 8 % ; c’est un enjeu technique spécifique, comme le sera la traversée de la Penfeld sur le pont mobile de Recouvrance, dont la travée devra être remplacée.
Le tissu central reconstruit, objet d’une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), appelle un embellissement et un renouvellement du regard ; le faubourg que constitue l’avenue Jean-Jaurès est étroit et pentu, et demande un travail de conception de détail spécifique.
Le tramway, par ses sols, par l’ouverture de l’espace et par l’aménagement des lieux singuliers, redonne à voir, mieux et différemment, le centre de Brest.
En particulier, il rouvre, depuis le belvédère créé place des Français-Libres, au bas de la rue de Siam, comme depuis les hauts de la rue Jean-Jaurès, des vues sur la rade et le goulet qui la relie à l’océan.
Il s’associe au projet d’art urbain mené par Brest Métropole Océane, en accueillant sur son tracé sept nouvelles œuvres d’art.
La rue de Siam accueillait un passage incessant de bus et de voitures. Réservée aux piétons et au tram, elle est devenue un grand lieu de commerces et de flânerie, sur sol de béton de kaolin et granit gris-bleu.
En son centre, les deux voies du tram se séparent pour contourner les fontaines de Marta Pan bordées d’un sol en granit rouge.
Ailleurs, des jardinières accueillent des eucalyptus : leur feuillage vert tendre fait contrepoint à l’enduit un peu strict des façades et répond à la livrée du tramway, pendant qu’à l’horizon, ouvert par le vide de la plate-forme du tram, apparaît une vue sur la mer.
La place de Strasbourg était un carrefour routier important dans l’itinéraire d’accès au centre-ville. Elle en devient la porte pacifiée, arborée, équipée d’un parc-relais de trois cents places et d’un échange tram-bus et cars quai à quai, habitée en son centre par le tramway.
Au sud, derrière un doux merlon, le lycée s’ouvre sur un parvis bordé de l’ample cercle d’une banquette en pierre ; les lycéens peuvent gravir les escaliers que Didier Faustino a installés au centre de la place, et apercevoir, au loin, la rade et l’océan.
Le quartier de l’Europe a été recomposé : une barre a disparu, pour laisser passer un boulevard, bordé de son bâti d’alignement ; le tramway y déroule, parfaitement centré, un tapis végétal ourlé de granit : il apporte au quartier
une liaison rapide au centre-ville et une image nouvelle, résolument ancrée dans celle de l’agglomération.
Statut
Études 2007 à 2009 - mise en service juillet 2012
Localisation
Brest (29)
Maître d’ouvrage
SemTram pour Brest Métropole Océane
Mission
Maîtrise d’oeuvre d’une ligne de 14,3 km et 28 stations : insertion, système de transport, aménagements associés, paysage et parcsrelais
Coût
383 M€
Groupement
Systra + Richez_Associés + Atelier de l’Île + B3i + Transitec
Distinction
Deuxième prix « Meilleur projet international de tramway de l’année 2012 » décerné par l’Association britannique des tramways
Crédit photo
Cyrille Dubreuil + Vincent Vidal