2022

La lettre n°45

Innovation, innovation…

Innovation, maître mot des « mots magiques » en vogue, pointés par Stéphanie Sonnette dans une parution de Criticat, est un mot piège pour les concepteurs que nous sommes. 
Jean-Louis Missika l’avait très clairement indiqué dans la première occurrence de Réinventer Paris – la mère de tous les appels à projets innovants : il appelait à innover dans les usages, dans les programmes, dans la conduite des opérations, sans doute dans l’esthétique mettant en scène ces nouveaux bâtiments, et, en réalité, secondairement, voire pas du tout, dans les modes de construction. 

Oublions donc les concours qui demandent aux architectes d’être les fournisseurs de shoots d’innovation lors de leurs réponses ... Livrer un bâtiment ou un aménagement accompagné de sa garantie décennale ne s’invente pas comme ça, et exclut la disruption ! Le DTU veille, les ATEX ou autorisations de chantier sont nécessairement très cadrées, et jamais gratuites ni garanties… 
Et prenons conscience que la RE2020, aujourd’hui en vigueur, est à la pointe mondiale de la demande de qualité environnementale. Soyons-en fiers et notons que, bien plus que les appels à projets innovants, c’est elle qui exige de faire bouger en masse les solutions constructives.
Il s’agit, et il s’agira de plus en plus de valoriser au maximum le patrimoine immobilier existant, qu’il s’agisse de conserver la structure d’un bâtiment, ou d’utiliser des matériaux issus du réemploi – et de construire, bilan carbone oblige, en utilisant le plus largement possible le bois et tous les matériaux biosourcés : oui, les solutions standard ne fonctionnent plus, et doivent être reconsidérées. 

Mobilisons donc les solutions récemment arrivées sur le marché, recombinons autrement les composants assurant la performance des bâtiments, soyons agiles, éclairés et créatifs – bref, soyons concepteurs ! 

Est-ce de l’innovation ? 
Non, s’il s’agit d’inventer de nouveaux matériaux, de nouveaux procédés.

Oui dans les modes de conception et dans la conduite du projet – et le défi est suffisamment important pour que le lab Richez_Associés y travaille ardemment : soyons d’abord certains de la qualité de notre veille sur les nouveaux usages, les processus de projet participatifs, les stratégies territoriales, les produits nouveaux présents sur le marché de la construction, mais, surtout, au cœur de nos métiers, explorons les prévisions d’évolution climatique pour ajuster nos palettes de plantation aux conditions locales de 2050, détournons les logiciels de thermique pour en faire dès l’esquisse des appuis à la conception bioclimatique, pesons le poids carbone de notre architecture de plus en plus précisément à chaque phase, et collaborons mieux que jamais avec nos partenaires…

Est-ce de l’innovation ? 
En réalité, pas tant que ça : Il s’agit d’abord d’être pertinent dans nos réponses, et de vraiment accomplir notre mission, et, allons, si tout le monde veut entendre le mot d’innovation, soyons simples, utilisons-le, en pleine conscience de ce qu’il recouvre dans notre rôle spécifique du concepteur ! 

La galerie des offres et des concours

Activité soutenue dans nos deux studios Architecture : à Bois-Colombes, avec Chantiers Modernes (groupe VINCI), nous proposons à la Ville un gymnase à ample structure bois, planant au-dessus de son socle. Une maison occupe une partie du site. Elle ne peut hélas qu’être démolie, mais ses briques seront réemployées en parement d’une chaleureuse rue intérieure. 

Sur les deux tronçons Nord du Grand Paris Express, le dialogue compétitif se poursuit : nous accompagnons le groupement NGE/Webuild, et travaillons sous la conduite de Céline Abergel sur les gares des Grésillons et de Drancy-Bobigny. 

Des sujets logements progressent pendant ce temps à Antibes, Louviers et au Fort-de-Buc. Dans ces deux derniers cas, le terrain présente de beaux ensembles végétaux, et, comme nous l’avons réalisé à Bessancourt, nous imaginons un projet de forêt habitée– pendant que deux sujets majeurs viennent d’être confiés à nos studios Paysage et Mobilités : 

Le pôle d’échanges multimodal d’Épernay

C’est avec Cereg pays de Champagne, EODD Ingénieurs Conseils, l’atelier Coup d’éclat et Transitec que nous venons d’être déclarés lauréats du Pôle d’échanges multimodal d’Epernay.
Place au végétal et au vivant : les bus tournent à l’anglaise, autour d’un large jardin dont les rives forment quais.
Livraison prévue en 2025 !

La lettre n°45 epn_pers_03

Le tramway du Havre

C’est sous le nom de Salamandre que le groupement Artelia + Richez Associés + Attica vient de voir attribuer une extension du tramway, comportant une branche Sud de 3,5 km et une branche Nord de 10,5 km. Celle-ci emprunte pour partie la ligne ferroviaire de la Lézarde, jusqu’à Montivilliers. Le plan du réseau ainsi étendu dessinera une fort belle salamandre – l’emblème de François Premier, fondateur de la ville !
La ligne devrait être à sa livraison en 2027 la 15e signée Richez_Associés. Amples figures végétales et sols de bétons à la Perret en feront un tramway vert et blond.

La lettre n°45 hat_harfleur

L'actualité des projets

ZED, ou la zone d’équipement et de déséquipement militaire

ZED, la zone d’équipement et de déséquipement réalisée pour le Service d’infrastructure de la Défense, a été livrée en octobre dernier. Il s’agit d’un campus de bâtiments qui offre aux véhicules comme au personnel à pied, tous les services nécessaires au départ en exercice, dûment équipé, puis au retour d’exercice, après utilisation des équipements. 
La configuration de la ZED offre aux véhicules et au personnel à pied des circuits optimisés, intuitifs et sécurisés répondant à l’important volume de forces à traiter, dans un haut niveau de sécurité des personnes et des biens.
Halles bardées de tôle gris anthracite, fins débords en pignons habillés de bois naturel, et grand auvent translucide abritant les chars en équipement : une architecture lisible, précise, pérenne, qui fait de la ZED un lieu à la hauteur de l’image de la Défense française.  

La lettre n°45 sis

Lisière et ZAN pour Caen-Nord-Ouest 

Récemment validé, le plan guide d’aménagement et de développement de Caen-Nord-Ouest procède d’une approche profondément nouvelle : il met en œuvre la sobriété foncière que requiert l’objectif ZAN. Il sanctuarise ainsi amplement des terrains agricoles, en plantant une lisière fixe et multiple qui ferme l’extension urbaine, déploie de connecteurs écologiques, et répond au besoin de logement par une densification douce des quartiers récents. Les activités sont aussi appelées à se densifier, ou à se développer modérément selon des modèles inspirés de la cour de ferme mettant en commun stationnement, aires de livraisons… et espaces naturels !

La lettre n°45 01-principale-_cao_plan-guide-maj-site-04

contact presse
Lisa RENZI
lisa.renzi@richezassocies.com